mercredi 21 octobre 2009

Oui-Oui ou win-win ?

Ayant terminé ma thèse vers 20h30, j'avais bien le droit à un petit repos cérébral devant un bon match de Ligue des Champions sur TF1, non ?

Bordeaux – Bayern de Munich. Un Bordelais marque contre son camp à la sixième minute. Trente minutes plus tard il se « rachète » en marquant un magnifique but en reprise de volée du talon. En deuxième mi-temps, alors que Bordeaux mène 2 – 1 et joue à onze contre dix, le gardien allemand fait une bévue et provoque un penalty, contre lui-même, donc...

Dans le regard de Johann Gourcuff, au moment de tirer le penalty, on sent une profondeur étrange, un éclair de douceur... Il le tire, retenu, comme pour entraîner le gardien, qui, du coup, parvient à le repousser. La gaffe devient l'occasion de l'exploit.

Pourquoi Gourcuff n'a-t-il pas tiré ce penalty aussi fort que d'habitude ? Cela me rappelle... la dernière panenka célèbre, celle de Zidane en finale de la coupe du Monde 2006. En la réussissant magistralement, Zidane avait fait de ce penalty un chef-d'œuvre, le plus beau jamais tiré. Ce risque fou avait été sa première manière de dire : « Il y a plus important que la victoire », avant que son coup de boule sur Mate***** ne le confirme.

J'ai envie de croire que le penalty gentil de Gourcuff dit la même chose : il y a plus important que ce but, il y a la possibilité de ne pas humilier Butt, gardien adverse mais, avant tout, partenaire de jeu.
Ce soir, Gourcuff a été donneur d'honneur. Il ne s'agissait pas de la naïve gentillesse d'un Oui-Oui, mais d'une intelligente stratégie win-win, car pour les meilleurs, la seule façon de progresser est de faire progresser leur cadre d'expression. Qui leur en voudra ?

MAJ le 18 nov. 2010 : un nouvel exemple de cette relation étrange qu'il y a entre gardiens qui se trouent et attaquants qui leur rendent la politesse : http://fr.sports.yahoo.com/16112010/79/but-etait-tout-fait.html


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